On attribue communément la création du Wing Chun (ou Ving Tsun) à la nonne bouddhiste Ng Mui, l’un des cinq maîtres de Kung-Fu légendaires du monastère de Siu Lam (Shaolin), au XVIIe siècle.

Subissant les assauts incessants d’envahisseurs souvent plus forts physiquement, les moines cherchaient à parfaire et développer des techniques leurs permettant de contrebalancer leurs désavantages. C’est après avoir observé le combat entre une grue et un serpent (probablement deux experts de ces styles avec qui elle s’entraînait) que Ng Mui aurait eu l’idée des concepts du Wing Chun.

Obligée de fuir au Sud de la Chine, alors que l’Empereur de la dynastie mandchoue avait ordonné la destruction du temple Siu Lam, elle fit la rencontre de Yim Ving tsun.

La nonne décida de prendre la jeune fille sous sa protection et d’en faire son élève.
Plus tard, Yim Ving Tsun prodigua son enseignement à son époux, Leung Bok Chau.

A la mort de sa femme, il honora sa mémoire en donnant le nom de Ving Tsun, ou Wing Chun à cette forme de combat.

Le Wing Chun fut ainsi transmis de professeur à élève, en une ligne fine mais ininterrompue, jusqu’à la fin du XIXe siècle.
Il avait durant son parcours subit quelques modifications et des apports, comme la technique du bâton de six pieds et demi, mais restait fidèle aux concepts mis au point par Ng Mui.

Swiss Wing Chun Sammo Kwoon Sifu Ip Man Mannequin Bois

Aujourd’hui rien ne permet d’accréditer sérieusement l’existence de Ng Mui, pas plus celle de Yim Ving Tsun.
Comme pour beaucoup de disciplines asiatiques, évènements et personnages ayant réellement existés furent mêlés aux contes et légendes traditionnels, où se côtoient symbolisme chinois et idéaux patriotiques, de telle sorte qu’il soit désormais impossible de savoir véritablement ce qui fait partie de l’Histoire, et ce qui relève du Mythe.

Le Grand Maître Yip Man et le Wing Chun Moderne

​Malgré sa terrible efficacité, le Wing Chun restait une technique de combat confidentielle, voire secrète. Un état de fait qui allait radicalement changer avec la création d’une école ouverte au public par le grand maître Yip Man (Ip Man).

Il est donc tout naturellement considéré comme le père du Wing Chun moderne, et respecté par toutes les branches actuelles à travers le monde. C’est à l’âge de six ans que Yip Man, fils d’une riche famille de Foshan, parvint à se faire accepter comme dernier élève du maître (Sifu) Chan Wah Shun, lui même élève du grand maître Leung Jan.

Il étudia le Wing Chun avec lui jusqu’à l’âge de douze ans. A la mort de maître Chan, il compléta l’apprentissage du système avec son aîné (Si-Hing) Ng Chung So.

A seize ans, Yip Man quitta Foshan pour Honk-Kong où il entama des études au St Stephen College. Connu par ses camarades pour ses aptitudes martiales, il fut incité à défier un homme vivant lui aussi à Honk-Kong et réputé pour sa maîtrise du Kung-Fu.
C’est ainsi que lors d’une cuisante défaite Yip Man fit la connaissance de Leung Bik, fils de grand maître Leung Jan, qui le prit comme élève et acheva sa formation.

De retour à Foshan, Yip Man entra dans la police. Avec l’invasion japonaise, il quitta son emploi et commença à enseigner le Wing Chun à une poignée d’élèves.

Quelques années plus tard, à Honk Kong, il ouvrit une école pour l’Association des Employés de Restaurant.
Jusqu’à sa mort en 1972 il ne cessera plus d’enseigner et fonda en 1967 la Ving Tsun Athletic Association.

Parmi ses nombreux élèves on trouve Wong Shun Leung, Victor Kan, William Cheung, Leung Ting et le jeune Lee Siu Long, plus connu sous le nom de Bruce lee. Chacun à leur manière ils contribuèrent à l’expansion internationale de cet art martial.

Les pratiquants de Wing Chun, de Ving Tsun et de Jeet Kune Do se comptent aujourd’hui par dizaines de milliers à travers le monde. Nombre d’entre-deux appartiennent aux forces de l’ordre et unités spéciales (FBI, Marine Corps, GSG9, SEK, RAID, etc…), ou sont de paisibles citoyens. Mais tous ont le même objectif : disposer d’une réponse efficace et immédiate face à une agression.